Derrière le Sourire: La Force et la Résilience d'une Femme Exemplaire

Vous est-il déjà arrivé de rencontrer quelqu'un et de le juger au premier abord, pour découvrir en l'écoutant que ce que vous pensiez était loin de la réalité ?

On appelle cela "un jugement hâtif". À en croire sa popularité, ce n'est pas simplement un phénomène passager, mais une étape fréquente dans nos interactions.

Malheureusement, nombreux sont ceux qui se laissent piéger par cette illusion, en raison de leur facilité à juger les autres sur leur apparence.

Cependant, une personne en sort toujours gagnante: Roodia Roséus.

Belle, souriante, charismatique et stylée, Roodia incarne à elle seule l'affirmation de soi.

Que ce soit dans sa tenue d'infirmière, de professeur ou de mannequin, sa confiance et son estime de soi sont toujours assumées.

Il faut être en sa présence pour constater à quel point elle peut captiver et attirer ses interlocuteurs. Rien que par son discours, on sent bien qu'elle n'a pas froid aux yeux. Elle n'attend pas qu'on lui cède la place: elle la prend tout simplement

Originaire des Cayes, Roodia a grandi dans une famille monoparentale, entourée de sa mère, de sa grande sœur et de son petit frère.

Dès son enfance, constatant les difficultés qu'éprouvait cette dernière pour les élever, elle s'est donnée pour mission de travailler dur pour la rendre fière. Au moment où des jeunes de son âge vivaient encore dans l'insouciance de la vie, Roodia pensait déjà à l'avenir et à toutes les stratégies qu'elle devrait élaborer pour s'en sortir.

J'ai observé combien c'était compliqué pour ma mère de joindre les deux bouts, je n'avais pas le choix que de réussir.

Animée par le devoir qu'elle s'est assigné, elle a poursuivi son projet avec détermination : à l'école les Mains Ouvertes de la Savane des Cayes pour ses études primaires et le troisième cycle, au Collège Frère Odile Joseph pour le secondaire, et pour ses études universitaires, à l'École Nationale d'Infirmières des Cayes (ENIC).

Son travail acharné lui a valu d'être à maintes reprises sollicitée pour des postes à responsabilité qu'elle assume avec brio. Entre l'enseignement, son métier d'infirmière et ses engagements sociaux-culturels, elle gère de façon professionnelle et dynamique ses différentes casquettes.

Bien qu'elle soit déterminée et assidue, elle ne peut malheureusement eviter certains inconvénients, comme par exemple les moqueries qu'elle a subies durant son enfance sur son physique.

Selon Maryline Hamon, psychologue, plus de 8 adolescents sur 10 en sont victimes de leur entourage. Hélas ! De telles plaisanteries et critiques peuvent occasionner des complications comme la phobie scolaire, les troubles alimentaires, la dépression, les insécurités, des problèmes d'image de soi et de confiance en soi.

Toutefois, Roodia a choisi d'ignorer de tels propos et en a profité pour prouver aux autres qu'elle est plus qu'un corps, mais une femme à la tête pleine et bien faite. Elle en rit d'ailleurs, tout comme lorsqu'un monsieur lui avait dit :

Mes félicitations, ma chère. Si je m'étais attardé sur ton physique, je n'aurais jamais su de quoi tu étais capable, j'en suis ébahi.

Si elle s'était laissée influencer par les commentaires désobligeants dont elle était l'objet, elle n'aurait pas eu le courage de participer au concours Princes et princesses de la Métropole du Sud en 2017, dont elle a été sacrée championne.

Prendre part à cette activité a été un geste symbolique pour dire :

Je suis magnifique dans mes imperfections, et je les porte comme des symboles de ma véritable force.

Heureusement, elle peut compter sur le soutien infaillible de sa famille et de ses amis qui ont toujours cru en elle et ne se sont jamais lassés d'être présents à chaque moment important de sa vie.

Si Roodia, face aux imprévus du quotidien, s'était laissée sombrer dans le désespoir, elle n'aurait pas eu la chance de devenir la femme qu'elle est aujourd'hui, pleine de promesses pour l'avenir.

Tandis que certains pensent que tout leur doit être servi sur un plateau d'argent, d'autres, comme elle, savent qu'ils doivent travailler à la sueur de leur front pour gagner, en toute honnêteté, ce qui leur revient.

Qui oserait donc dire à cette femme qu'elle n'est pas capable de réussir ? Qui oserait la rabaisser, et l'humilier?

Dites-lui ce que vous voulez, mettez-lui autant de barrières que vous pouvez, mais sachez bien une chose : l'abandon ne fait pas partie de son vocabulaire.